Valeurs et fonctionnement
Les Gauchos sont les cowboys Argentins, ils pratiquent l'élevage de bétail et conservent depuis des siècles, tant bien que mal, leur façon de faire. En Patagonie, ils élèvent leurs troupeaux en semi-liberté, qu'il s'agisse de moutons, de chêvres ou de vaches, que ce soit dans le camp d'hiver (invernada) entre mai et octobre que dans le camp d'été (veranada) entre novembre et avril. En effet, les Gauchos pratiquent la transhumance afin de profiter tous les six mois de verts pâturages. Ce voyage entre les deux campos dure entre une à trois semaines selon les familles, comme toutes les activités concernant le bétail, il s'effectue à cheval !
Les autres activités du quotidien concernent le maintien de la maison, l'irrigation des prés, la fabrication de produits artisanaux destinés à l'usage personnel (matériel équestre en cuir, tissages en laine) ; le travail est alors noyé dans la simple somme des choses à faire pour le bon fonctionnement du campo et la subsistance du troupeau et de la famille qui en dépend... L’isolement caractérise la vie des gauchos, les distances qui séparent les maisons sont grandes, les permis de conduire et/ou véhicules et/ou routes ne sont pas toujours accessibles et si vie de famille il y a, la scolarisation des enfants ne permet pas à femme et enfants d'alterner de lieu de vie deux fois par an.
Au delà des difficultés inhérentes à ce mode de vie, celui-ci s'est encore complexifié ces dernières décennies. Les changements climatiques, notamment les faibles neiges en hiver, ont provoqué la baisse du niveau des cours d'eau et l'assèchement des sols. Entre le coût moindre de la viande bovine produite industriellement dans la pampa et à la spéculation foncière, ainsi que les gaz et pétrole qui se trouvent juste sous nos sabots, il ne fait pas bon être un chevreau de lait dans la Cordillère des Andes. Ces facteurs rendent la vie des gauchos plus précaire qu'auparavant.
La région du nord-neuquén est très peu développée au niveau touristique ; les Gauchos et leurs chevaux connaissent les Andes mieux que personne ; l'argent est nécessaire au progrès): ces trois constats ont donné naissance au projet de randonnées équestres. Dès le départ, l'évidence s'est heureusement dévoilée, il fallait travailler ensemble, mettre en commun le peu dont chacun disposait et surtout être tous d'accord. C'est autour du feu en buvant du mate que nous tenons nos réunions, qui sont rares, c'est par message sur radio AM que nous communiquons les uns avec les autres ; le fonctionnement général du Soliecol est formellement adapté à la manière d'être des participants.
SOLIECOL = SOLI = SOLIDAIRE
Une cinquantaine de familles a rejoint le projet Soliecol depuis sa création en mai 2011. Son objectif est le maintien du mode de vie traditionnel des gauchos de Patagonie, ses moyens sont la transmission des savoirs, la valorisation des ressources et l'humilité des hommes. L'activité de randonnées équestres finance depuis 2013 des actions SOLIdaires et ECOLogiques bénéficiant à notre communauté. Ce sont donc les touristes qui, en choisissant de nous confier leurs rêves, nous permettent de défendre notre cause. Au travers de leur randonnée, ils s'engagent et investissent, en pariant sur notre capacité à partager.
Transmission des savoirs : SOLIECOL est le fruit de l'échange de connaissances entre une jeune femme bretonne et de nombreux gauchos patagons. Ils l'ont formée au campo, elle les a formé au tourisme. Ces échanges s'enrichissent chaque jour au contact des participants au projet. Les gauchos transmettent aux cavaliers leur savoirs pratiques, leur respect d'autrui, leur volonté de protéger leur terre et leurs traditions. Des ateliers sont organisés durant les randonnées pour rendre accessible cette culture si riche. Nous formulons le souhait que le partage fasse progresser chacun des acteurs, tous semblables, tout en tolérance et en curiosité.
Valorisation des ressources : nous créons des emplois à forte rentabilité, car, au delà de la rémunération des guides, la location systématique de chevaux, mules et matériel aux familles participantes, ainsi que l'achat d'artisanat et d'aliments produits localement, permettent de valoriser un ensemble de secteurs constituant notre environnement social et culturel. Nous mettons en œuvre notre volonté d'équité par une répartition des profits proportionnelle à la quantité de travail fourni. A vos côtés, nous nous engageons à développer nos acquis quotidiennement afin de perfectionner sans cesse notre offre.
Humilité des hommes : nul ne vend de randonnées équestres plus économiques que les nôtres en Patagonie. Nous avons construit un rapport qualité/prix au plus juste et établi un équilibre entre le confort et le dépaysement sine qua non. Nous comptons un gaucho pour deux touristes, auquel s'ajoute l'interprète, pour un groupe restreint à 6 cavaliers. Dans les cabanes où nous les invitons, un feu et quelques mates, une ambiance et beaucoup de questions ; ici nous répondons aux attentes de personnes volontaires qui démontrent, par leur intérêt, leur seule présence, leur soutien à nos valeurs.
SOLIECOL = ECOL = ECOLOGIQUE
Le mode de fonctionnement du SOLIECOL promeut une solution naturelle – grâce et dans le respect de la Nature - à nos problématiques. Nous avons commencé à travailler en l'absence total d'investissements. C'est important parce que nous témoignons ainsi de la possibilité de ne compter qu'avec la Nature, celle des hommes et celle qui nous englobe tous. Nous avons simplement mis un touriste au lieu de son propriétaire sur le dos d'un Criollo, nous empruntons leurs chemins, nous traversons leurs épreuves ; cela signifie qu'en rien nous n'interférons négativement sur leur environnement.
Destination peu connue : l’extrême nord de la Patagonie se situe hors des sentiers touristiques. C’est pourquoi, à la juste moitié de la route 40 et sous le toit de la Patagonie, le volcan Domuyo, les paysages sont absolument vierges. Ainsi nous avons la chance de proposer un modèle de développement responsable incluant exclusivement les moyens du bord ; en mettant en exergue la richesse du dépouillement, nous prouvons aussi que la simplicité, dont l'empreinte légère ne marque pas notre Terre, améliore notre niveau de vie.
Modalités du voyage : il s'agit de parcourir environ 130 kilomètres en une semaine en autonomie complète. Grâce aux mules qui nous accompagnent, nous disposons de tout le nécessaire à n'importe quel moment. Nous sommes les gardiens de ces lieux, garantissant une sécurité maximale et une connaissance empirique. Nos chevaux sont calmes et volontaires, câlins et sauvages, réactifs et prudents. Ils sont nés dans cette montagne et n'ont jamais connu ni box ni carrière. Ils font partie de nous, élément vital à notre survie, ils permettent nos mouvements et notre travail, ils sont notre liberté.
Production diversifiée : au menu de nos randonnées sont à déguster des produits locaux, confitures de nos arbres et miel de nos abeilles, légumes de nos potagers et viande de nos campos, évidemment. Nous sommes parmi les derniers éleveurs transhumants de notre Terre, nous vivons exclusivement de la générosité de la nature et de la logique de nos techniques. Nous imposons le respect de notre culture par l'excellence de ce qu'elle produit, voici la clef de notre raison d'être et la condition indispensable à notre subsistance économique.




